CETTE SEMAINE DANS L'IA ET LA FINANCE • OpenAI est enfin prête pour le Nasdaq, mais le marché tiendra-t-il le temps nécessaire ? • L'euro numérique pour 2029 et un dollar hongkongais de gros • Déployer l'IA dans une DAF, métier par métier • Les marchés obligataires ne croient pas à l'IA • Bienvenue dans Qant, vendredi 31 octobre 2025.
« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » • Paul Virilio
Le réel est peut-être rationnel, mais les marchés financiers ne le sont pas. En une semaine, Nvidia a passé les 5 000 milliards de capitalisation boursière et Microsoft, les 4 000 milliards. Pour cette dernière, le bond s’expliquait par la transformation d’OpenAI, sur laquelle nous revenons en profondeur dans un de nos dossiers ci-dessous. Le ratio cours/bénéfice (PER) de Microsoft n’était, le 30 octobre, « que » de 38 environ, ce qui paraissait presque raisonnable si on le comparait au PER de l’ordre de 50 pour Nvidia, de 60 pour Oracle et de plus de 100 pour Tesla.
Les illustrations de ce numéro sont librement inspirées de l’œuvre d’Arnold Böcklin (1827-1901)
En comparaison, le PER du Nasdaq-100 a culminé à environ 60 en mars 2000. On sait ce qui s’est passé ensuite : il était donc logique que les investisseurs prennent peur et qu’ils punissent… Microsoft, ainsi que notamment Meta, mais pas Tesla ou Nvidia. On peut se demander si ce qu’on appelle pudiquement une « forte volatilité » indique que les marchés sont au plus haut, proches de l’explosion de la bulle. D’autres, comme Isaiah Andrews et Maryam Farboodi du MIT, plus loin dans nos colonnes, considèrent que les investisseurs sont pessimistes sur les effets globaux de l’IA mais cherchent les gagnants individuels.
« Les marchés obligataires semblent indiquer que les investisseurs doutent que l’IA engendre une croissance soutenue ou généralisée, même si les marchés actions mettent en avant des profits potentiels pour certains acteurs.» • Isaiah Andrews et Maryam Farboodi (MIT), Ce que pensent vraiment les marchés de l’intelligence artificielle, ci-dessous.
C’est la fenêtre qu’OpenAI peut viser pour ce qui veut être la plus importante introduction en Bourse jamais réalisée. Les premières indiscrétions indiquent que la start-up compte doubler sa valorisation, à 1 000 milliards de dollars, et lever au moins 60 milliards. Cela éclipserait les 25,6 milliards réunis par Saudi Aramco en 2019 et les 21,8 milliards d’Alibaba en 2014. Le fait que le pétrolier saoudien et le conglomérat numérique chinois aient été extrêmement rentables, alors qu’OpenAI compte brûler quelque 40 milliards avant d’atteindre l’équilibre en 2030 n’est qu’un détail pour rationnels grincheux.
Mardi 4 novembre 2025, 19 h 00 • Quel choix pour l'Europe : se réinventer ou disparaître ? • Dans le cadre des Boursorama Investor Awards 2025, Qant soutient la table-ronde qui réunira Natacha Polony (L’Audace), Jean-Christophe Bas (Aspen Institute) et André Loesekrug-Pietri (Joint European Disruptive Initiative). Elle sera suivie de la remise des prix, événement annuel majeur qui distingue les entreprises cotées et les sociétés de gestion les plus appréciées pour leur transparence, leur innovation et la qualité de leur communication financière. Les lauréats sont désignés à partir de plus de 200 000 votes recueillis par Boursorama.
Jeudi 20 novembre, 08h30, Paris • Gouvernance de l’IA : effets de levier et opportunités • Qant et le Cercle IA et Finance, en partenariat avec les cabinets Lawways et Signature Litigation, vous proposent un petit-déjeuner pour examiner les conditions d’une gouvernance efficace de l’intelligence artificielle dans les entreprises, et plus particulièrement dans le secteur financier. L’événement, accueilli à l’Hôtel de Bourrienne, réunira juristes, dirigeants et universitaires autour de deux tables rondes, sur la nécessité d’une gouvernance formalisée de l’IA pour encadrer son usage et garantir la responsabilité des acteurs et sur les enjeux de sécurité économique et les outils juridiques disponibles pour maîtriser les risques liés à l’automatisation et à la prise de décision algorithmique. Ces échanges nourriront la réflexion sur les équilibres à trouver entre innovation, conformité et souveraineté technologique. Demander une invitation.
Euro numérique : objectif 2029 • Selon Bloomberg, la BCE devrait décider dans la semaine de viser 2029 pour la première émission de l’euro numérique, sous réserve des décisions des législateurs européens. Ce cadrage laisse le temps de boucler le volet législatif et de stabiliser l’architecture (rôle des intermédiaires, limites de détention, vie privée). Pour les banques et PSP européens, cela prolonge une période d’expérimentations (anti‑fraude, privacy, offline) et de cohabitation avec stablecoins et dépôts tokenisés.
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