CETTE SEMAINE DANS L'IA ET LA FINANCE • Le sixième krach crypto depuis 2011 ne détourne pas les institutions financières de la tokenisation (pour l'instant) • Claude Opus 4.5 et Gemini 3 éclipsent GPT-5.1 • Comment BPCE utilise la tech pour se transformer • Save the date : 9 décembre, 8 janvier • Bienvenue dans Qant Finance, le 25/11/2025.
« Le progrès est devant nous, à condition de dépasser sa propagande » • Paul Virilio
Les illustrations de Qant Finance, cette semaine, s’inspirent très librement d’Albrecht Dürer (1471-1528) • Modèle : GPT-5.1
Le krach nouveau : Le bitcoin a chuté d’environ 30 % depuis son pic du mois dernier, effaçant 1 000 milliards de dollars et l’intégralité de ses gains sous l’administration Trump. Ce dernier peut s’en prendre à lui-même : sa menace de nouveaux droits de douane contre la Chine, le 10 octobre a déclenché un épisode de « deleveraging » record, avec près de 20 milliards de dollars de positions à effet de levier liquidées en une journée, suivi d’une longue traîne de ventes forcées. Depuis, le marché des valeurs crypto montre une volatilité élevée, des liquidations en chaîne. Le sentiment se révèle sans doute contagieux pour les valeurs liées à l’IA, alimentant les craintes de bulle.
Exemples frappants, I : Trump • Le token WLFI, de la famille Trump, a enregistré une performance catastrophique depuis le retournement brutal du marché crypto en octobre 2025, avec une chute de -80% depuis son plus haut historique de septembre, contre -29% pour le bitcoin et -16% pour l’éther. Coinbase et les autres valeurs phares de la cote crypto à New York perdent environ 20 % sur le mois.
Exemples frappants, II : Strategy • La principale société cotée d'accumulation de bitcoins, Strategy (ex-Microstrategy), se traite désormais à la valeur des bitcoins qu’elle détient : son ratio mNAV (market-implied net asset value) est passé de 2,7 à 1. Cela empêchera la société de continuer à émettre des titres pour acheter des cryptoactifs sans diluer les actionnaires existants. Vendredi, JPMorgan a mis en garde ses clients sur le risque que MSCI puisse l’exclure de ses indices, provoquant un effondrement ultérieur de la capitalisation boursière. Quant à ses émules, Standard Chartered estime que la moitié des sociétés d’accumulation de bitcoins ont payé leurs actifs plus cher qu’ils ne valent aujourd’hui.
À l’échelle : Les ETF spot Bitcoin cotés à New York (à proprement parler, des ETP, car ces produits ne sont pas des fonds) ont enregistré en novembre des rachats nets record, d’environ 4,3 milliards de dollars. Le seul Ibit de BlackRock a essuyé plus de 2 Md$ de retraits, Fidelity FBTC 1 Md$, laissant la majorité des porteurs en moins-value. Les ETF Ether suivent la même trajectoire avec près de 1,8 milliard de sorties cumulées sur le mois. Les ETF Solana, lancés cet automne, apparaissent comme une anomalie positive, signalant que la recherche de « bêta alternatif » ne s’est pas complètement éteinte. Et surtout, les « ETF crypto » ne représentent que 222,3 milliards de dollars, sur un marché qui dépasse les 17 500 milliards, selon Morningstar.
Même prompt, modèle : NanoBanana Pro
EN FILIGRANE : Pendant la crise, les expérimentations continuent • Depuis le début du mois, la Société Générale a émis ses premières obligations numériques sur Canton Network et BlackRock a étendu son fonds tokenisé Buidl – un véhicule de bons du Trésor américains – à BNB Chain, une blockchain opérée par Binance. La plateforme accepte désormais le fonds en garantie pour ses transactions. Citi a lancé un pilote pour des services de garde de cryptoactifs, qu’elle pense lancer l’année prochaine. Elle travaille aussi à l’émission d’un stablecoin et à la tokenisation de ses dépôts. Pour leur part, Goldman Sachs et DBS ont réalisé la première transaction OTC interbancaire d’options sur cryptomonnaies le 28 octobre, impliquant des options Bitcoin et Ether réglées en espèces, marquant un jalon dans l’institutionnalisation des actifs numériques. L’enthousiasme de Blackrock en début d’année n’est plus de mise, mais le plan stratégique qu’Amundi a présenté cette semaine montre que le marché reste orienté vers un déploiement prudent.
À SURVEILLER : Trop peu, trop tôt • Au printemps 2023, le dernier « cryptokrach » avait entraîné la faillite de trois banques américaines, Silvergate, Signature et Silicon Valley Bank. On ne peut exclure le risque d’une contagion similaire si la correction se poursuit, mais le risque systémique semble encore limité. Menée pourtant tambour battant, la déréglementation poussée par Donald Trump depuis son arrivée au pouvoir n’a pas encore eu le temps de déployer ses effets. La création d’une réserve en bitcoin et le changement de pied de la SEC, qui semble avoir abandonné toutes ses poursuites et ses efforts de modération, a certes enflammé l’enthousiasme des start-up cryptos et leurs clients. En revanche, les banques attendent encore les décrets d’application de la loi Genius sur les stablecoins. Le retournement de cycle ne devrait pas leur donner envie de se hâter, pas plus que les mises en garde de la BCE (lire ci-dessous).
9 décembre, 08h30 • Paris • L’IA dans l’assurance • Le financement de l’IA en France •
08h00 : Petit-déjeuner
08h30 : Accueil
Arnaud de Bresson, Cercle IA & Finance
Jean Rognetta, Qant
08h35 : Observatoire Français du Financement de l’IA
Morgan Hunault-Berret, avocat à la Cour, Villechenon & Associés
Olivier Martret, partner, Serena Capital
09h00 : L’IA dans l’assurance : comment passer à l’échelle ?
Marcin Detyenecki, Group Chief Data Scientist, Head of Research & Advanced AI, AXA Group
Viviane Leflaive, Partner - Co-Lead Financial Services Advisory, KPMG,
Frédéric Tardy, directeur général Financial Services - Microsoft France.
Michael de Toldi, Chief Analytics Officer, Responsable IA, BNP Paribas - Cardif
8 janvier, 18h • Paris • Investir face à la bulle IA• Qant et le Cercle IA & Finance vous prient de réserver la date pour un séminaire exclusif avec Vincent Mortier, deputy CEO d’Amundi AM et Group Chief Investment Officer (CIO).
...